Kolya, c'est avant tout quelqu'un de très normal, avec la peau un peu plus pâle que la norme et des cernes un peu trop marquées, signe de son insomnie, mais il se fond parfaitement dans la foule, avec ses cheveux gris qui sont formés par une multitude de mèches rebelles, comme pour la plupart des étudiants. Il ne se tient que rarement avec le dos parfaitement droit, ce qui l'enfonce un peu plus dans la norme, sans parler de sa carrure svelte, à peine musclée, que l'on peut retrouver partout.

Sauf que Kolya, ce n'est absolument pas quelqu'un de normal. Il a certes des yeux noirs assez banals, un visage aux traits fin et un nez légèrement en trompette, mais il a bien plus que cette couche ennuyante de normalité. Toujours enfoncé dans des vêtements terriblement colorés, issus d'une garde robe constituant un véritable arc-en-ciel, vous le voyez toujours venir de très loin. Oubliées, ses iris sombres et bien trop uniformes, pour des lentilles bleues et jaunes. Et si tout cet apparat coloré ne suffisait pas, il a recouvert son corps de tatouages colorés pour se démarquer même lorsqu'il ne met pas de vêtements bariolés : il a un serpent rouge et noir s'enroulant tout le long de son bras droit, tandis qu'un corbeau enveloppe son bras droit de ses ailes de jais, les deux animaux allant de ses épaules jusqu'au milieu de ses avant-bras. Il s'est tatoué lui même, ne se faisant aider que lorsqu'il ne pouvait physiquement pas atteindre la parcelle de peau qu'il souhaitait recouvrir, car malgré son allure svelte, il n'est pas particulièrement souple. Il s'est ensuite tatoué tout seul une salamandre rouge et noire qui entoure sa cuisse gauche, comme un anneau irrégulier, juste au dessus d'un axolotl rose pâle, puis trois courbes "en créneau" : une sous chaque œil ainsi qu'une sur son nez, avec toujours la même motivation : il avait envie de le faire, tout comme il avait envie d'avoir deux piercings sur sa lèvre inférieure.

Bref, Kolya c'est tout simplement le type que vous ne pouvez pas ignorer lorsque vous le croisez.

Excentrique. Ce sera sûrement le premier mot qui vous viendra à l'esprit en observant cet énergumène...

Ayant la chance d'être né dans une famille aisée, Kolya a toujours fait ce qui lui plaisait. Un enfant gâté un peu bizarre, qui tient plus que tout à sa liberté. A tel point qu'il est prêt à tout pour l'obtenir, n'hésitant jamais à enfreindre les règles que l'on lui impose ; il n'est certes pas fait pour passer des heures à planifier un plan parfait jusqu'à la moindre seconde, mais il lui arrive parfois de faire preuve de réflexion, principalement lorsqu'il cherche justement à contourner des contraintes qui ne lui plaise pas.

Lorsqu'il ne réfléchit pas au meilleur moyen d'acquérir sa liberté, il en profite, notamment en parlant. Bavard, il passe son temps à parler et ne semble jamais s'arrêter, tel un véritable moulin à paroles. Il semble que la seule chose qui puisse le faire taire soit un poing violemment projeté contre son visage, bien qu'il a trouvé le moyen de continuer de lancer des répliques acerbes ou ironiques lors de combats qui furent bien souvent commencés à cause d'une réplique mal prise.
Le jeune homme est miraculeusement capable de faire deux choses à la fois, et profite donc généralement de cette capacité pour courir un peu partout en parlant. Il n'est pas pathologiquement hyperactif, mais aime beaucoup se remuer. Rester assis trop longtemps est à la limite du supportable, sauf lorsqu'il dessine. Il devient miraculeusement calme lorsqu'il attrape une feuille et un crayon pour gribouiller quelques esquisses et peut rester ainsi pendant des heures. Sa passion l'aspire complètement et le coupe de la réalité pour de bon.

Presque lunatique, Kolya peut donc passer d'un flot de paroles presque assourdissant à un calme inquiétant qui peut mettre mal à l'aise. Avec son rythme de vie étrange, à passer ses nuits à dessiner ou se tatouer quelque chose et à courir partout la journée, il n'a pas vraiment d'amis. Beaucoup de monde le trouve sympathique, certains lui sourient de manière condescendante, mais personne ne semble être prêt à réellement côtoyer quelqu'un d'aussi étrange que lui. La solitude ne le dérange pas terriblement, mais il préfère être entouré, ce qui le pousse à souvent aller mêler des connaissances ou de parfaits inconnus à une crasse qu'il souhaite faire depuis un moment ou quelque chose dans ce goût là.

Né dans une famille aisée, le début de l'enfance de Kolya fut simple et compliqué à la fois, à cause de son caractère assez marginal qui se développa assez tôt. Il n'était d'abord qu'un enfant un peu extraverti - mais n'est-ce pas le propre des enfants, d'être extraverti ? - qui aimait pouvoir courir où il voulait, explorer la grand maison dans laquelle il habitait et s'amuser avec ses voisins.
Son goût de liberté et de refus des contraintes apparut vers ses 10 ans, lorsqu'il comprit que l'école allait devenir quelque chose de plus sérieux, et que rester à remuer dehors était bien plus sympathique. Il émit aussitôt le souhait d'être scolarisé à domicile, et ses parents acceptèrent rapidement avec un sourire un peu fatigué et forcé, mais pouvaient-ils vraiment refuser quelque chose à leur fils unique, le cadeau qu'ils ont attendu après de nombreuses tentatives pour avoir un enfant, cet être qui apparaissait comme un véritable miracle avec un enchaînement de fausses couches ? On ne refusait jamais rien à Kolya, et le garçon l'avait très vite compris.

Une fois scolarisé chez lui, il trouva moult excuses et prétextes pour toujours repousser à plus tard le travail, avant de tomber sur un professeur particulier qui réussit à l'intéresser aux matières qu'il devait lui enseigner en les détournant pour les transformer en quelque chose de plus plaisant pour l'enfant, qui découvrit alors le plaisir qu'il ressentait en dessinant. Après des années de tumulte, il se calma enfin pour rester immobile pendant des heures, à l'exception de son poignet, qui s'animait parfois presque furieusement au dessus de la feuille, et d'autres fois plus calmement, hésitant longtemps avant de tracer une ligne. Il remplissait carnets sur carnets, se privant souvent de sommeil, voulant absolument finir un dessin, se disant toujours "Encore un petit détail, et je m'endors... ".

Malheureusement, cette phase ne dura pas, et était plutôt semblable au calme avant la tempête. Le jeune recommença à s'agiter, à sortir tard pour ne rentrer qu'au petit matin, s'étant habitué à peu dormir, et à sortir avec des gens peu recommandables. C'est ainsi qu'il vit des gens tatoués et décida de faire la même chose, se faisait d'abord aider pour le serpent et le corbeau ornant ses bras, puis en continuant sur d'autres personnes pour s'entraîner, appréciant particulièrement cette façon particulière de dessiner. Il ne rentrait que très rarement et décida de "changer" de nom, en ne souhaitant répondre qu'au nom de "Hawk", un surnom qu'il appréciait beaucoup. "Oh, j'ai de très jolis noms, ce n'est pas le problème... Je veux juste choisir.", a-t-il coutume de dire lorsqu'on lui demande pourquoi il n'utilise pas son prénom.

Lorsque ses parents découvrirent ses tatouages, il furent outrés, sans parler de ses sorties nocturnes incessantes, et décidèrent enfin de faire quelque chose pour recadrer leur fils : l'envoyer quelque part, loin d'eux, dans un endroit où il serait surveillé et encadré. Ce fut l'Académie. Il ne savait pas s'il devait se réjouir ou se lamenter de ce choix, ayant entendu toutes sortes de rumeurs diverses et variées. Véritable enfer clôturé ou paradis des rebuts scolaires ? La réponse qui s'offrit à lui lorsque les portes s'ouvrirent pour lui fut très satisfaisante, découvrant que l'on pouvait faire ce que l'on voulait dans cet endroit ravagé par les Clans adverses. C'était le seul hic, la petite imperfection d'un tableau pourtant si parfait. "Pourquoi tout le monde se fout autant sur la gueule ?" pense-t-il souvent, bien qu'il ne soit pas pacifiste pour autant. Le chaos les divise, mais sans cela, ils ne seraient certainement pas aussi libre, alors tant pis si l'on doit faire une croix sur quelques amitié potentielles...

Depuis son arrivée, les choses n'ont pas réellement changé pour lui : il fait ce qu'il veut sans rien demander à personne, à part un coup de main de temps en temps. Il continue à son plus grand bonheur de proposer ses services de tatoueur amateur, ne garantissant rien contre la douleur, mais se pliant aux désirs des élèves gratuitement, et proposant beaucoup d'autres tâches par simple plaisir ou pour obtenir des faveurs qu'il espère bien obtenir un jour. Larcin, personne à remettre dans le droit chemin avec ses poings, rien ne le rebute si il peut rendre service à quelqu'un et avoir quelque chose en retour...